Nous allons maintenant entamer le dialogue interactif renforcé sur la situation des droits de l'homme au Soudan, conformément à la résolution 54, barre oblique 2 du Conseil, et j'ai l'honneur de souhaiter la bienvenue à nos distinguées présentatrices, Mlle Nada Al Nashif, Vice-Commissaire **** aux droits de l'homme, M. Mohammed Chandi Ottman, Mlle Joy Ngosi Enzalo et Mlle Mona Rishabi, membres de la Mission internationale indépendante d'établissement des faits pour le Soudan, Son Excellence M.
Al Fatif Mohammed EISA Taifor, procureur général du Soudan, Mlle Alice Vairimu Derito, conseillère spéciale du secrétaire général pour la prévention du génocide, et M. Abdel Salam Siddad Ahmed, président de l'Observatoire soudanais des droits de l'homme.
La liste des orateurs sera close dans 15 minutes.
J'ai à présent l'honneur de donner la parole à la sous-commissaire **** pour son exposé.
Madame, vous avez la parole.
Merci, Madame la Vice-Présidente, bonjour, Excellences, distingués délégués.
Plus de 16 mois plus tard, le conflit au Soudan continue de devenir incontrôlable.
Les civils sont les principales victimes des hostilités entre les forces armées soudanaises et les forces de soutien rapide et les mouvements armés et milices alliés respectifs, menées au mépris total du droit international.
Depuis la mise à jour faite par le commissaire **** à ce Conseil en mars, le conflit s'est encore aggravé.
Les déclarations des parties belligérantes concernant leurs engagements à protéger les civils restent vides de sens et les violations se poursuivent sans relâche.
Notre Bureau et l'expert désigné continuent de documenter les violations du droit international humanitaire ainsi que les violations des droits de l'homme et les abus commis par toutes les parties au conflit.
Les attaques menées sans discrimination et l'utilisation d'armes à large spectre dans des zones densément peuplées ont fait des milliers de victimes civiles en détruisant des infrastructures vitales, notamment des hôpitaux, des écoles et des marchés, et en décimant des sources de revenus.
Depuis le mois de mai, El Fasher, dans le nord du Darfour, est ravagé par de violents combats.
Le ciblage des établissements médicaux a privé la population de services de santé.
De juin à août, nous avons recensé la mort de plus de 864 civils lors d'attaques contre des zones résidentielles à travers le Soudan.
Notre bureau est particulièrement préoccupé par l'utilisation, depuis le début du conflit, de la violence sexuelle comme arme de guerre.
Nous avons recensé 97 incidents impliquant 172 victimes, principalement des femmes et des filles, ce qui constitue une sous-représentation flagrante de la réalité.
La responsabilité de 81 % des incidents a été attribuée à des hommes en uniforme de RSF et à des hommes armés affiliés.
Nous avons également reçu des informations crédibles faisant état de violences sexuelles attribuées aux troupes des SAF et aux mouvements armés alliés.
Nous exhortons à nouveau les parties à émettre et à appliquer des ordres de commandement stricts pour interdire et punir les violences sexuelles et à prendre d'autres mesures efficaces pour les prévenir.
Je suis profondément préoccupée par les attaques à motivation ethnique et les discours de haine.
Notre bureau a recueilli de nombreux témoignages faisant état d'exécutions sommaires, de violences sexuelles et de déplacements forcés perpétrés par RSF et ses milices arabes alliées, visant notamment la communauté massalit dans l'ouest du Darfour.
La violence à motivation ethnique, le harcèlement et d'autres sujets ont également été documentés au Darfour et à Al Jazeera.
La mobilisation des civils, y compris des enfants, s'est intensifiée dans tout le Soudan, en particulier selon les lignes tribales.
Cela fait courir le risque d'une guerre civile de plus en plus grave avec de nouvelles dimensions ethniques.
L'espace civique se rétrécit de plus en plus à travers le pays.
Les états d'urgence sont invoqués pour restreindre les activités des organisations de la société civile et des journalistes et pour arrêter des personnes en raison de leurs opinions politiques.
Depuis les coupures de télécommunications en février et mars, les restrictions se sont poursuivies avec les récents efforts visant à bloquer l'utilisation de l'accès à Internet par satellite.
Ces services vitaux pour les civils comme pour les humanitaires doivent être maintenus.
Les détentions arbitraires par les deux parties et les mouvements armés alliés se poursuivent.
Notre bureau a documenté la multiplication des arrestations effectuées par les services de renseignement militaires et l'imposition de condamnations à mort pour soutien présumé aux RSF, souvent sur la base d'une identité tribale réelle ou présumée.
Nous avons également documenté des détentions illégales, encore une fois souvent fondées sur l'origine ethnique, par les RSF au Darfour.
L'obligation de rendre des comptes est essentielle pour mettre fin à l'impunité de longue date et, à cet égard, la poursuite des travaux de la Mission internationale d'établissement des faits sur le Soudan est vitale.
J'engage toutes les parties à coopérer avec la Mission dont le mandat d'enquête complète l'engagement plus large de notre bureau et de l'expert désigné.
J'invite également le Conseil et les États membres à examiner attentivement les conclusions de la mission d'établissement des faits.
Madame la Vice-Présidente, ce conflit insensé a eu un impact dévastateur sur les droits économiques et sociaux, en particulier les droits à l'alimentation, au logement et à l'éducation.
En conséquence, plus de 20 % de la population est déplacée, soit 10,7 millions de personnes à l'intérieur du pays et 2,1 millions dans les pays voisins.
Le Soudan fait face à des niveaux critiques d'insécurité alimentaire, avec un risque imminent de famine et plus de la moitié de sa population, soit 25,6 millions de personnes, souffrent de faim aiguë.
Malgré les difficultés opérationnelles, notre bureau et l'expert désigné continuent de suivre et d'analyser la situation des droits de l'homme, de dialoguer avec les parties prenantes nationales, y compris la société civile, et de soutenir les efforts politiques et humanitaires.
Je réitère l'urgence de l'approbation des visas pour que notre personnel international puisse accéder au Soudan afin de renforcer cet engagement.
Je me félicite également des récents entretiens indirects organisés par l'Envoyé personnel du Secrétaire général, que nous avons soutenus par le biais de conseils techniques et de l'initiative du Groupe des Alpes alignées pour la promotion de la paix et de la sauvegarde de la vie au Soudan.
J'exhorte la communauté internationale et les États influents à prendre les mesures nécessaires pour mettre fin aux hostilités et soutenir un dialogue inclusif afin d'ouvrir la voie à une transition civile.
Ces efforts doivent prendre en compte les intérêts économiques qui portent atteinte à la paix, et notre bureau reste prêt à dialoguer avec toutes les parties et tous les acteurs pour soutenir des mesures concrètes visant à faire respecter les droits humains et à protéger efficacement les civils.
Madame la Vice-Présidente, je conclurai en arabe Kama akadel mofaro de Sami amam majlis hirkukal insan kana honak Amal Sudan kabla Amin.
Aujourd'hui, le peuple soudanais traverse une crise sans précédent dans le monde.
Cette crise est alimentée par l'impunité, la lutte continue pour le pouvoir ainsi que par l'utilisation de tensions ethniques motivées par des intérêts politiques et économiques particuliers.
La communauté internationale ne peut pas laisser cette situation se poursuivre.
Il faut y mettre fin, en particulier la stratégie contre le peuple soudanais, qui a le droit de jouir de la paix et de la stabilité.
Et merci, Madame la Vice-Présidente, je remercie la sous-commissaire **** pour sa présentation et je donne maintenant la parole à M. Mohammed Chandi Ottman pour la présentation du rapport.
Vous avez donc la parole.
Excellences, j'ai le plaisir de présenter le rapport de la Mission internationale indépendante d'établissement des faits pour le Soudan en compagnie de mes deux collègues, Mona Rishwami, qui apprécie Gozierziello.
Dans le cadre de notre mandat, nous nous sommes rendus au Tchad, au Kenya et en Ouganda, et nous leur en sommes reconnaissants.
Nous avons également mené de nombreuses consultations avec des défenseurs des droits humains, des experts et des diplomates soudanais et internationaux et avons mené des entretiens avec des victimes et des témoins oculaires.
Nous sommes reconnaissants à tous ceux qui se sont engagés à nos côtés.
Nous avons cherché à nous rendre au Soudan et à dialoguer avec le gouvernement, en le contactant à quatre reprises.
Malheureusement, aucune réponse n'a été reçue, mais nous restons ouverts à un tel engagement.
Je partage maintenant nos principales conclusions.
Notre rapport établit que les forces armées soudanaises, les SAF, et les Forces d'intervention rapide, RSF, et leurs milices respectives ont commis des violations à grande échelle des droits humains et du droit international humanitaire, dont certaines peuvent constituer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité.
Tous deux ont attaqué des civils et des biens civils, notamment par des frappes aériennes et des bombardements d'artillerie lourde dans des zones densément peuplées, notamment à Khartoum et au Darfour.
Le conflit touche désormais 14 des 18 États soudanais, faisant des milliers de morts et de blessés, provoquant de nombreux déplacements et détruisant des résidences, des hôpitaux, des écoles et d'autres infrastructures critiques constituant des crimes de guerre.
Tous deux sont responsables de violations des droits de l'enfant, notamment en tuant et en mutilant.
Tous deux se sont livrés à des actes arbitraires et à des détentions, ainsi qu'à des actes de torture et à des traitements dans des zones qu'ils contrôlaient, constituant également des crimes de guerre.
Tous deux ont imposé une fermeture générale d'Internet et restreint la liberté d'information et d'expression, notamment en attaquant les médias, les journalistes et les défenseurs des droits humains, et ont tous deux entravé l'accès à l'aide humanitaire pour les civils dans le besoin.
Le RFFS et les milices alliées sont également impliqués dans d'autres crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
Il s'agit notamment de la violence sexuelle et sexiste généralisée, de l'esclavage sexuel, de l'enlèvement, du recrutement et de l'utilisation d'enfants dans les hostilités.
Ils se sont également livrés à des pillages et à des pillages systématiques.
Et ils poursuivent leurs attaques à grande échelle fondées sur l'appartenance ethnique, en particulier contre l'élite de masse d'El Gianina, notamment des meurtres, des actes de torture, des violences et des persécutions.
Je reviens à présent à nos principales recommandations.
Tout d'abord, depuis que le conflit actuel a éclaté en avril de l'année dernière, des milliers de civils ont été tués et blessés, près de 8 millions de personnes ont été déplacées à l'intérieur du pays, 2,1 millions de réfugiés et 25,6 millions de personnes confrontées à une faim aiguë.
Un cessez-le-feu durable qui permettrait l'acheminement efficace de l'aide humanitaire indispensable est absolument nécessaire.
Nous saluons les différents efforts visant à amener les parties à négocier et les négociateurs urgents à examiner nos conclusions et recommandations.
Deuxièmement, le déploiement d'une force indépendante et impartiale ayant pour mandat de protéger les civils est nécessaire.
Troisièmement, tous les États et toutes les entités doivent se conformer à l'embargo sur les armes en vigueur imposé par la résolution 1556 du Conseil de sécurité personnel du Darfour.
Cet embargo doit désormais couvrir l'ensemble du Soudan.
Quatrièmement, la compétence de la Cour pénale internationale devrait être étendue à l'ensemble du Soudan, étant donné que la CPI met l'accent sur les principaux responsables.
Un mécanisme judiciaire international distinct fonctionnant en complément de la CPI est également nécessaire.
Cinquante, une entité dédiée sous la forme d'un bureau d'aide aux victimes et de réparations devrait être créée immédiatement.
Madame la Vice-Présidente, je remercie M. Ottman pour la présentation du rapport de la Mission internationale indépendante d'établissement des faits pour le Soudan et je donne maintenant la parole à S. E. M.
Al Fatif Muhammad E Satayford pour sa présentation.
Je félicite As Mahoulini au nom de ma délégation et en ma qualité de procureur général et de président du Comité national d'enquête sur les crimes et les violations du droit national.
Et l'IHLI souhaite remercier le voisin de l'Ambassadeur pour la bonne gestion et la préparation de cette session.
Monsieur le Président, nous avons tenu compte de l'équité des procès dans toutes les poursuites, qui ont totalisé plus de 18 000, dont certaines contre des membres de l'armée régulière, dont certaines ont vu leur impunité levée.
37 de ces lois ont été abrogées et nous avons mené l'enquête sur 273, puis nous avons décidé que 144 suspects étaient considérés comme fuyant la justice et nous avons écrit aux pays pour extrader certains de ces suspects.
Nous soulignons notre vif intérêt à mettre fin à l'impunité.
La guerre menée par la milice de RSF.
Cette milice commet donc des crimes contre l'humanité et un génocide contre des civils sans défense.
Il a ciblé méthodiquement le groupe ethnique Masalit dans le Darfour-Ouest, tuant 5 000 personnes et 8 000 personnes en tuant le gouverneur du Darfour-Ouest et en mutiférant son corps.
Il a commis des meurtres de toutes sortes, faisant 9 966 victimes.
Certains de ces enfants ont été arrêtés lors de combats et ont été remis à leurs familles en coopération avec le CICR.
Le nombre total de victimes de violations s'élève à 27 594 présidents.
La milice a attaqué différentes régions du Soudan afin de commettre des vols et a perpétré des massacres contre des civils de juillet à août 1024 dans les régions de Jazeera et de Sanaa.
La dent, le nombre de personnes tuées s'élève à 419.
Il a commis de graves crimes contre des personnes handicapées, tuant huit d'entre eux à balles réelles.
La maison de retraite de Dough Jeho a également été prise pour cible.
Il y a également une violation de nos lois nationales et de notre droit international relatif aux droits humains, la milice ayant procédé à des exécutions extrajudiciaires de 12 civils dans le président d'Umdurman.
Compte tenu de ses violations continues, les rebelles ont attaqué 37 prisons du pays et libéré plus de 19 000 détenus, dont certains étaient des terroristes condamnés.
Il les a recrutés avec un grand nombre de mercenaires, des mercenaires de plus de 12 pays.
Nous avons arrêté 105 d'entre eux en tant qu'autorités.
Il a également attaqué des aéroports, des missions diplomatiques, effectué des vols d'aide humanitaire, entravé l'acheminement de l'aide humanitaire et vendu cette aide sur des marchés affectant la vie des personnes.
Président, cette milice a attaqué des propriétés occupées par des civils, ainsi que des maisons de civils.
Je les ai utilisés comme caserne.
Il a également confisqué 540 biens, volé 570 000 tonnes de matériel et profané des églises, des mosquées, ainsi que divers autres sites historiques et maisons.
Quinze de ces hôpitaux ont été utilisés comme positions militaires.
Il a également attaqué le siège de la police et les tribunaux de justice.
Il a également attaqué les secteurs de l'agriculture, de l'énergie et du pétrole, causant d'énormes dégâts.
En conclusion, nous recommandons au Conseil de garantir le principe de complémentarité et de soutenir notre Comité national et le mandat de la FFMS.
Faites pression sur les Émirats arabes unis afin de mettre fin aux rebelles, de mettre fin à la guerre et de garantir la réparation des dommages subis par les civils.
Veiller à tendre la main aux victimes, en aidant à établir un fonds pour la coopération avec l'Opération pour les victimes 6 afin de faciliter notre lutte contre le terrorisme et de qualifier la milice de groupe terroriste.
Et merci, Madame la Présidente, je remercie Son Excellence pour sa présentation.
La liste des orateurs est maintenant close et nous allons regarder un message vidéo de Mlle Alice Vairimu Derito.
Excellences, Mesdames et Messieurs, je tiens à vous remercier de m'avoir donné l'occasion de participer à ce dialogue interactif renforcé au sein du Conseil des droits de l'homme sur la réponse à la crise des droits de l'homme et à la crise humanitaire provoquée par le conflit armé en cours au Soudan.
Cela a été et continue d'être extrêmement préoccupant du point de vue de mon mandat.
En tant que conseiller spécial du Secrétaire général pour la prévention du génocide.
J'ai pour mandat de donner l'alerte rapide et de faire des recommandations au secrétaire général et au Conseil de sécurité des Nations unies sur les situations potentielles susceptibles d'entraîner un génocide et sur les mesures visant à prévenir ou à arrêter le génocide.
Je n'enquête pas, je ne surveille pas les droits humains et je ne qualifie pas légalement les situations en cours ou passées de génocide, de crimes de guerre ou de crimes contre l'humanité.
J'évalue plutôt s'il existe un risque de génocide dans une situation donnée dans le but d'empêcher la commission de ce crime ou d'y mettre fin lorsqu'il est soupçonné qu'il se produit déjà dans le cadre de ce mandat.
J'ai sans relâche tiré la sonnette d'alarme sur cette situation en publiant 9 déclarations depuis septembre 2022 sur Khartoum, Gafour, Cordofan, Blue Nile et Gazira.
Violations graves et abus du droit international humanitaire et des droits de l'homme.
Mes déclarations ont fait part de mes préoccupations, notamment quant à la dimension intercommunautaire et identitaire de la violence.
J'ai également informé le Conseil de sécurité des Nations Unies de la situation au Soudan dans la perspective de mon mandat en mai dernier.
Aujourd'hui, je dois le répéter une fois de plus.
Nous voyons tous les risques et indicateurs du crime de génocide, avec de graves allégations selon lesquelles ce crime a déjà été commis au Soudan.
Vos Excellences, Mesdames et Messieurs, la guerre au Soudan a commencé il y a plus de 500 jours.
Les combats se poursuivent sans qu'il soit question de fin.
Malheureusement, la violence ne fait que s'étendre de Khartoum, du Darfour et de Cordoue à Gazeera Senal et ailleurs.
Les civils soudanais continuent de faire face à des attaques systématiques et aveugles, notamment de la part des principales parties belligérantes.
Toutes les parties au conflit continuent de se battre sans distinction, proportionnalité et précaution.
L'intention évidente est de gagner plutôt que de protéger les civils.
Des armes lourdes ont été utilisées dans des zones densément peuplées.
Des propriétés ont été détruites et pillées.
Les civils continuent d'être touchés de manière disproportionnée.
Ils sont tués, détenus, torturés et dépossédés de leurs maisons et de leurs terres.
Des vidéos et des photos inquiétantes de ces violations et abus sont publiées sur les réseaux sociaux.
La violence à l'égard des femmes et des enfants, y compris les violences sexuelles liées aux conflits, reste endémique et utilisée comme outil de terreur.
Selon l'Organisation internationale pour les migrations, plus de 10,7 millions de personnes sont déplacées à l'intérieur du pays, dont beaucoup ont été déplacées deux fois ou plus.
En août, l'agriculture a été déclarée dans le camp de Zamzam, près d'El Fasha, dans le nord du Darfour.
De nombreuses autres régions du Darfour et au-delà seraient exposées à un risque sanitaire, plus de la moitié de la population étant confrontée à des niveaux critiques de faim.
Excellences, Mesdames et Messieurs, selon la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, le crime de génocide est défini comme l'un des actes commis dans l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux.
Les discours de haine et les attaques à caractère ethnique qui se sont déroulés sous nos yeux au Darfour, en particulier dans l'ouest du Darfour en 2023, ont suggéré des éléments pertinents pour déterminer si le crime de génocide a été commis.
Des attaques délibérées et systématiques ont été commises contre ce groupe d'élite ethnique de masse, en particulier par les RSF et les milices alliées.
D'éminents dirigeants communautaires ont été tués.
Les conditions de vie ont été dégradées, notamment en raison du bombardement des installations médicales et de transport.
L'accès à l'eau et à l'électricité a été délibérément limité.
**** et d'autres formes de violence sexuelle et sexiste sont constamment utilisées comme arme de guerre.
Les statistiques de la pyramide des âges dans les camps de réfugiés tchadiens que j'ai visités l'année dernière indiquent que les jeunes hommes et garçons ont été particulièrement ciblés.
Un langage péjoratif, comme celui des Noirs et des esclaves, a été largement utilisé comme élément d'incitation à la violence amplifié par les plateformes de réseaux sociaux.
Mon bureau a reçu des informations faisant état de campagnes généralisées de discours de haine et d'incitation à la violence accompagnées d'opérations d'information à grande échelle faisant l'apologie de la commission de la violence, notamment contre des groupes protégés spécifiques.
Les dirigeants ont appelé les civils à prendre les armes.
Les attaques dans et autour du Darfour septentrional pourraient suggérer une dynamique similaire, les informations faisant état de violences aveugles, notamment de violences sexuelles, de bombardements, de pillages et de surélévation de structures résidentielles et commerciales.
Les camps de personnes déplacées ainsi que les installations médicales n'ont pas été exempts de telles attaques.
Les civils sont touchés de manière disproportionnée.
Elles comprennent un grand nombre de communautés non arabes, notamment les Zagawa, les Quatre, les Masalit et d'autres.
Parmi eux figurent également des civils arabes qui ont fait état d'attaques ciblées à leur encontre.
Alors que les combats se poursuivent, les risques de représailles augmentent.
Les clivages ethniques ne font que s'intensifier.
Excellences, Mesdames et Messieurs, impunité pour les violations graves des droits de l'homme internationaux, le génocide et les crimes connexes.
Toutes leurs incitations constituent un facteur de risque pour la commission de tels crimes.
Il y a 20 ans, au Darfour, les mêmes communautés ont été prises pour cible.
Ils ont été pris pour cible en raison de leur appartenance ethnique et raciale.
L'obligation de rendre des comptes pour les crimes commis dans le passé au Darfour est toujours d'actualité et l'absence de responsabilité a contribué à créer un terrain fertile pour les violences actuelles.
Il est impératif que nous tenions de toute urgence les auteurs responsables des crimes en cours au Darfour et au-delà.
Ces décennies de violence ont bouleversé le tissu social et il est temps de prendre des mesures décisives.
Toutes les voies de protection et de responsabilisation doivent être identifiées et soutenues.
À cette fin, le travail de la Mission internationale indépendante d'établissement des faits pour le Soudan reste crucial.
La collecte et la préservation des preuves ainsi que l'établissement des causes profondes de ces graves violations sont essentiels pour que justice soit rendue.
Il est essentiel de continuer à apporter un soutien et une coopération à la mission d'enquête.
L'obligation de rendre des comptes peut apporter aux innombrables victimes et survivants le sentiment de justice qu'ils méritent et jeter les bases durables de la reconstruction de leur avenir au Soudan.
Vos Excellences, Mesdames et Messieurs, permettez-moi de souligner une fois de plus que tous les facteurs de risque et indicateurs de génocide et de crimes connexes sont toujours présents dans le pays, et cela ne fait que s'aggraver à mesure que les combats se prolongent.
Dans ce contexte, la communauté internationale, notamment le Secrétaire des Nations Unies, le Généreux Envoyé personnel pour le Soudan, M. Ramtamne La Mamre, et les principales institutions régionales telles que l'Union africaine, l'Autorité intergouvernementale pour le développement et la Ligue des États arabes poursuivent leurs efforts pour protéger les civils soudanais et créer un environnement favorable à une résolution pacifique et durable du conflit.
Le mois dernier, ils se sont associés à la promotion de la paix et du sauvetage de la vie au Soudan.
Le groupe de LP s'est réuni en Suisse, sur la base du processus de Djeddah qui a débuté l'année dernière.
Les pourparlers ont facilité la réouverture et l'extension des voies d'accès humanitaires critiques et l'obtention d'engagements de la part des parties belligérantes pour améliorer la protection des civils, entre autres.
La contribution du Conseil des droits de l'homme à la prévention du génocide dans le pays reste aujourd'hui de plus en plus cruciale pour le pays et pour les civils soudanais ordinaires.
J'encourage le soutien continu du Conseil à la mission d'établissement des faits et à ses engagements concernant la situation au Soudan.
Je vous assure de mon soutien constant et soutenu.