La liste des orateurs sera close dans 15 minutes.
Et nous commencerons par le message vidéo de M. William O'Neill, expert indépendant.
Mesdames et messieurs, je regrette de ne pas pouvoir être parmi vous aujourd'hui.
Le message que je vous adresse est le même, que ce soit en personne ou à distance.
La situation en Haïti nécessite une action immédiate et décisive.
Il n'y a pas un autre jour à perdre.
Je me suis rendu en Haïti du 2 au 8 mars lors de ma quatrième visite officielle en tant qu'expert désigné.
J'ai vécu et travaillé régulièrement en Haïti depuis la première mission des Nations unies sur les droits de l'homme en 1993.
Les violations des droits de l'homme ont atteint une ampleur et une intensité que je n'avais jamais vues auparavant en Haïti.
La peur est palpable dans les yeux et dans la voix des gens.
La capitale est presque entièrement contrôlée et entourée de gangs, ce qui fait de Port-au-Prince une grande prison à ciel ouvert.
Il n'existe pas de Safeway pour entrer ou sortir de la capitale, sauf en hélicoptère.
Des gangs envahissent des quartiers auparavant sûrs, tuent des ****** et incendient des maisons, des entreprises, des églises et des écoles.
J'ai vu des barrières en acier sur les routes menant aux quelques quartiers sûrs.
Les hommes armés qui restent gardent ces portes et contrôlent qui entre et qui sort.
Dans certains cas, ils tuent et brûlent les corps de personnes qu'ils soupçonnent d'appartenir à un gang.
L'hommage rendu au prix payé par les enfants reste énorme.
Des millions d'entre eux ont été témoins de violences qu'aucun enfant ne devrait jamais avoir à subir.
Des centaines de milliers d'entre eux n'ont pas pu aller à l'école en toute sécurité.
La nouvelle année scolaire a été perturbée et les enfants ont connu de nouveaux retards.
Des jeunes filles qui ont survécu à des violences sexuelles nous ont raconté les horreurs qu'elles ont subies aux mains de gangs.
Cependant, comme pour de nombreux Haïtiens, ils n'ont pas été brisés par les gangs.
Une survivante nous a confié qu'elle rêvait de devenir psychologue pour pouvoir aider d'autres victimes de violences sexuelles.
C'est ce qui me donne de l'espoir.
Malgré la situation catastrophique et les statistiques effroyables sur les violations des droits de l'homme, le peuple haïtien ne s'est toujours pas incliné.
Ils n'abandonneront pas, et nous non plus.
La crise en Haïti est un défi, mais elle peut et doit être abordée.
Les solutions sont simples et bien connues.
Les nations du monde doivent fournir à la mission de soutien multinationale dirigée par le Kenya ce dont elle a besoin pour réussir à renforcer la Police nationale haïtienne.
Cela signifie plus de personnel, des hélicoptères, des véhicules plus nombreux et de meilleure qualité, de meilleurs équipements de protection et des lunettes de vision nocturne.
Le régime de sanctions autorisé par le Conseil de sécurité doit être renforcé rapidement.
Les soutiens financiers et politiques des gangs doivent payer le prix de leurs crimes, geler les comptes bancaires et saisir les actifs sur tous les visas.
Ils doivent être traduits en justice et tenus responsables.
Des acteurs du secteur privé m'ont dit que les puissantes élites qui profitent de la violence craignaient ces sanctions.
La communauté internationale doit faire davantage pour aider à stopper le flux d'armes et de munitions vers Haïti.
Les gangs ne pourraient pas survivre très longtemps sans eux.
Je me réjouis des récentes saisies en République dominicaine de plusieurs cargaisons importantes d'armes et de balles destinées à Haïti, ainsi que de la récente condamnation aux États-Unis.
Les tribunaux fédéraux de plusieurs trafiquants d'armes impliqués dans des expéditions vers Haïti.
Mais nous avons besoin de mesures plus énergiques.
J'invite le Conseil à mobiliser toutes les ressources disponibles pour contribuer à l'appel humanitaire en faveur d'Haïti, qui reste sous-financé.
De moins en moins d'Haïtiens ont accès aux droits à l'éducation, à un logement adéquat, à des soins de santé, à une alimentation propre, à de l'eau potable et à de la nourriture.
Il y a une urgence en matière de droits humains en Haïti.
Le moment est venu d'agir.
Si nous attendons encore longtemps, il ne restera peut-être pas grand-chose à sauver en Haïti.
Merci, Monsieur **** Commissaire, je vous donne la parole.
Monsieur le Président, Excellence, la situation des droits de l'homme en Haïti a atteint un nouveau point critique.
Lors de ma dernière visite en Haïti, j'ai entendu des communautés appeler à l'aide, épuisées et effrayées par des années de violence, d'insécurité et de précarité insupportable.
Au cours des deux années qui ont suivi, la situation s'est considérablement aggravée.
Leur plaidoyer doit être entendu.
Les gangs se répandent dans ce qui était autrefois des zones exemptes de gangs à Port-au-Prince et dans sa périphérie et s'emparent de territoires et d'infrastructures clés.
Les gangs se sont unis pour lancer des attaques coordonnées, armés d'armes puissantes et, dans certains cas, surpassant en nombre et en puissance les forces de sécurité nationales.
Les gangs tuent des gens ordinaires et punissent brutalement ceux qui enfreignent leurs règles ou sont soupçonnés de collaborer avec la police ou des groupes d'autodéfense.
Je dois m'arrêter ici pendant une minute car je ne suis pas sûr que la description habituelle de la violence des gangs reflète l'ampleur des souffrances insupportables infligées au peuple haïtien.
Le rapport qui vous est soumis explique comment l'utilisation d'armes à feu issues du trafic et de différentes formes de munitions alimente un cycle de violence destructeur, qui entraîne de graves violations des droits humains et des abus.
Les rapports estiment qu'entre 270 000 et 500 000 armes à feu circulent illégalement en Haïti, la plupart des armes étant entre les mains de gangs.
Ces armes, de plus en plus sophistiquées, ne sont pas fabriquées en Haïti mais proviennent régulièrement d'autres pays.
La mise en œuvre complète de l'embargo sur les armes décrété par le Conseil de sécurité, ainsi que le gel ciblé des avoirs et l'interdiction de voyager, sont absolument essentiels.
Au cours de la période considérée, entre le 24 juillet et le 28 février 20, 4 239 personnes ont été tuées et 1 356 blessées.
Notre bureau estime que 90 % des victimes sont dues à l'utilisation d'armes à feu.
Plusieurs tueries de masse ont été documentées.
Par exemple, pendant cinq jours, début décembre, au moins 207 personnes ont été tuées par des gangs qui contrôlaient le quartier de Wharf Jeremy à City Soleil.
La Vivian Somme Gang Coalition et d'autres organisations ont détruit des institutions publiques, notamment des écoles, des orphelinats, des centres de santé et des tribunaux, attaqué des médias et des acteurs humanitaires et saccagé des entreprises.
La présence omniprésente d'armes à feu est au cœur de leur recours à la violence.
Les violences sexuelles, y compris l'exploitation sexuelle collective et l'exploitation sexuelle, sont de plus en plus utilisées par les gangs comme outil pour contraindre les communautés et affirmer leur domination sous le joug des armes.
De nombreuses victimes ont été agressées chez elles, tandis que d'autres ont été enlevées, violées dans des lieux publics ou saisies alors qu'elles voyageaient dans les transports en commun.
Plusieurs victimes ont été abattues après avoir été violées.
Les services destinés aux survivants restent extrêmement rares.
Le bureau a également documenté les premiers cas de recrutement, d'exploitation et de traite d'enfants par des gangs.
Mon bureau a recensé plus de 700 enlèvements.
Toutes ont été perpétrées par des personnes armées.
Ceux qui tentaient de résister à l'enlèvement étaient souvent abattus.
Président, les gangs mettent en place leur propre forme de gouvernance dans les zones qu'ils contrôlent.
Malgré les efforts considérables déployés par la Police nationale haïtienne, les attaques de gangs remettent en question le contrôle de l'État sur le territoire restant et sa capacité à regagner des territoires aux mains des gangs.
Au cours de la période considérée, plus de 2 000 personnes ont été tuées ou blessées lors d'opérations des forces de l'ordre contre des gangs, soit une augmentation de 60 % par rapport à la période de six mois précédente.
Près d'un tiers des personnes tuées ont été touchées alors qu'elles n'étaient pas impliquées dans des actes de violence, souvent touchées par des balles perdues alors qu'elles se trouvaient dans la rue ou chez elles.
Mon bureau a recensé au moins 219 cas d'exécutions sommaires par des unités spécialisées des forces de police au cours de la période considérée, soit une augmentation substantielle par rapport aux 33 cas enregistrés sur 23.
Les lynchages de membres de gangs par des groupes d'autodéfense et les manifestations spontanées de colère, parfois facilités ou assistés par des policiers haïtiens, se sont multipliés au cours des derniers mois.
Alors que la Police nationale haïtienne et la Mission multinationale d'appui à la sécurité sont débordées et manquent de ressources, j'engage vivement les États à accélérer le déploiement de cette mission.
Le HCR fournit des conseils à la mission en ce qui concerne l'élaboration et la mise en œuvre du mécanisme de respect des droits de l'homme demandé par le Conseil de sécurité.
La corruption continue d'être très répandue dans les institutions de l'État, y compris le système judiciaire et la police, ce qui nuit à leur efficacité et à la fourniture de services essentiels. L'impunité pour les violations des droits humains mine profondément la confiance du public.
Monsieur le Président, la situation humanitaire catastrophique s'aggrave.
Plus d'un million de personnes ont été déplacées en Haïti, à de nombreuses reprises, dont 40 000 ont été forcées de déménager au cours des dernières semaines seulement.
Un Haïtien sur deux, soit 5,5 millions de personnes, fait face à une insécurité alimentaire aiguë.
2 millions de personnes sont confrontées à des niveaux d'urgence liés à la faim.
Près de 6 000 personnes déplacées vivent dans des conditions proches de la famine.
L'impact sur les enfants est particulièrement dévastateur.
Plus d'un demi-million d'enfants sont déplacés, soit 50 % de plus que le 24 septembre.
Près d'un enfant sur quatre en Haïti souffre de troubles de la position debout en raison de la malnutrition qui aura des répercussions sur lui toute sa vie.
Seule la moitié des établissements de santé sont pleinement opérationnels dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, 31 % d'entre eux ayant été contraints de fermer en raison de l'insécurité au fil des ans.
Au milieu de tout cela, la transition politique qui était porteuse de tant d'espoirs ne tient qu'à un fil.
Monsieur Le Président, Président d'Electsis, il existe une solution à cette catastrophe.
Cela sera possible s'il existe un soutien constant et une détermination politique, tant de la part des autorités du pays que de l'ensemble de la communauté internationale.
Le rétablissement de la sécurité est vital et il convient de s'attaquer aux causes profondes de la crise.
La corruption et l'insécurité ont largement contribué à alimenter cette crise, et c'est pourquoi nous devons concentrer nos efforts.
La communauté internationale doit aider les autorités de transition à éradiquer la corruption au sein des organes et institutions de l'État, car c'est le cancer à l'origine de cette crise.
Nous devons également lutter contre l'impunité, car l'impunité n'est que le terreau idéal pour la criminalité.
Des statistiques doivent donc être prises pour garantir que les auteurs de ces crimes, y compris des crimes contre l'humanité, soient tenus responsables.
J'ai donc pris la décision récente des autorités haïtiennes de transition de mettre en place deux unités judiciaires spécialisées pour traiter les affaires relatives aux violations graves des droits de l'homme et aux crimes contre les crimes positifs contre l'humanité, notamment les violences sexuelles et les crimes financiers.
Bien entendu, il reste encore un long chemin à parcourir pour garantir la justice et mettre fin au cycle de violences insensées.
Et j'exhorte les autorités haïtiennes à travailler ensemble pour faire en sorte que la transition politique puisse prospérer.
À l'intention de tous les Haïtiens, le premier pas est de mettre fin à la circulation illicite d'armes dans le pays.
Et sans action soutenue sur les facteurs qui perpétuent ce chaos, tout gain en matière de sécurité ou de stabilité ne sera que temporaire.
Et j'appelle chacun d'entre vous, y compris les médias, à attirer l'attention sur cette crise afin de mettre fin à la souffrance et à la destruction intolérantes.
Le peuple haïtien ne peut être oublié.
Conformément à notre pratique, nous allons commencer par entendre le point de vue de la délégation du pays concerné.
Je vais donc donner la parole au distingué représentant d'Haïti.
Madame, vous avez 5 minutes.
Président, Président, **** Commissaire, Expert indépendant, Excellences, nous remercions le **** Commissaire pour la présentation de son rapport très complet et nous rendons hommage au dévouement constant et indéfectible de l'Expert indépendant alors qu'il cherche à promouvoir la cause des droits de l'homme en Haïti.
Ce rapport, rigoureux, lucide et sans faille, nous confronte à une réalité douloureuse.
Il témoigne du travail courageux qui consiste à documenter ce qui se passe dans des circonstances extrêmement difficiles.
Le contenu du rapport va au-delà d'une simple description des indicateurs d'une crise et met en lumière une nation soumise à de multiples formes de souffrance, un peuple qui a été profondément touché mais qui continue néanmoins à se battre pour préserver sa dignité et sa survie.
Le rapport fait référence à plus d'un million de personnes déplacées, à des enfants qui ne peuvent pas aller à l'école, à des femmes et à des filles victimes d'une violence indicible, à un système de santé au bord de l'effondrement.
Cela nous rappelle qu'en Haïti, les droits humains les plus fondamentaux, les droits à la vie, à la sécurité, à la santé, à l'éducation et à la justice, sont aujourd'hui mis à rude épreuve.
Depuis plusieurs mois, notre pays est plongé dans une crise multidimensionnelle couvrant les dimensions sécuritaire, humanitaire et institutionnelle, et ce, d'une ampleur sans précédent.
Des bandes armées travaillant ensemble au sein de coalitions contrôlent des pans entiers de notre territoire national, attaquent des institutions, bloquent l'accès aux services essentiels et sèment la terreur.
Entre juillet 2024 et février 2025, plus de 4 200 personnes ont été tuées, dont 600 femmes et 150 enfants.
Malgré cela, nous tenons bon, nous maintenons le cap, nous résistons.
Depuis l'installation du gouvernement de transition, nous avons mené plusieurs actions différentes, notamment la formation de nouveaux policiers, dont un tiers sont des femmes.
La réouverture partielle de certaines institutions de l'État, la mise en place d'un comité chargé de définir une nouvelle stratégie nationale pour combattre et éradiquer la corruption, la réouverture du tribunal de première instance de Port au France et la création d'unités judiciaires spécialisées.
Le déploiement progressif de la Mission multinationale d'appui à la sécurité, bien que limité actuellement, envoie néanmoins un message très clair et fort.
Haïti n'est pas le seul pays.
Nous saluons le travail du **** Commissaire, pour lequel nous sommes reconnaissants et prenons note, en nous engageant à donner suite aux recommandations contenues dans le rapport.
Ils constitueront une base très utile pour renforcer et renforcer nos actions.
Nous espérons poursuivre notre étroite collaboration avec les Nations Unies, avec leur agence spécialisée et avec nos partenaires bilatéraux afin de garantir la mise en œuvre effective des recommandations susmentionnées.
Qu'il s'agisse de renforcer les capacités de notre police et de fournir une formation spécifique et en matière de droits de l'homme, ou de mettre en place des unités judiciaires spécialisées susmentionnées, ou de déployer des mécanismes pour la protection des plus vulnérables de la société, rien de tout cela ne peut être fait seul.
C'est pourquoi nous avons lancé aujourd'hui un appel en faveur d'un partenariat humanitaire structuré, cohérent, cohérent et durable auprès de nos sympathisants.
Nous avons besoin d'un soutien fort et robuste afin de garantir un accès sécurisé de l'aide humanitaire aux régions les plus touchées du pays.
Un tel partenariat humanitaire nous permettrait de répondre aux besoins urgents en termes de soins de santé, d'accès à l'eau potable, à la nourriture et à l'hébergement des personnes déplacées.
Cela nous permettrait également de protéger les enfants contre le recrutement forcé par des groupes armés ou contre l'exploitation.
Cela nous permettrait d'apporter un soutien aux victimes de violences et de traumatismes sexuels et de mettre en place les conditions minimales pour la reprise des services économiques éducatifs.
Nous appelons les agences des Nations Unies Alter, le PAM, l'UNICEF, The Who, l'OIM et le HCR, ainsi que les autres organisations présentes en Haïti à étendre leur présence et à coordonner leurs actions et leurs efforts avec les autorités haïtiennes.
En outre, nous avons un besoin urgent d'un soutien et d'un engagement internationaux renforcés pour lutter contre le trafic illicite d'armes.
Haïti n'est pas un fabricant d'armes.
Cependant, des dizaines de milliers d'armes et d'armes à feu circulent dans notre pays. Nous appelons donc les membres d'Allstate de cette Assemblée à appliquer rigoureusement l'embargo décrété par le Conseil de sécurité, à renforcer leur contrôle et leur supervision de leurs chaînes d'approvisionnement et à agir de manière coordonnée pour freiner le flux d'armes qui alimente la violence dans notre pays.
Monsieur le Président, Excellences, nous avons entendu les critiques et nous les avons prises en compte.
Nous ne sommes nullement complaisants, mais les appels à une plus grande rigueur doivent aller de pair avec un réel soutien de la part de nos partenaires, car les droits humains sont défendus sur le terrain, sur le terrain.
Pour ce faire, nous avons besoin de ressources, de partenariats et d'une détermination partagée.
Haïti se trouve aujourd'hui à la croisée des chemins de son histoire.
Le chemin qui nous reste à parcourir est long, mais notre détermination demeure intacte et n'est nullement affaiblie.
Notre peuple est ensanglanté mais ne s'incline pas.
Nos institutions sont en cours de reconstruction.
Notre gouvernement est absolument déterminé à rétablir l'État de droit, à rétablir la justice et à répondre aux besoins essentiels de notre population.
Ensemble, agissons pour redonner aux Haïtiens leur droit fondamental, celui de vivre en sécurité, dans la dignité et dans l'espoir.